Marseille lance NarcoMaman, la start-up éthique pour livrer de la drogue en circuit court

Marseille teste “NarcoMaman”, une start-up citoyenne pour livrer de la drogue locale en circuit court

Dans le cadre de son ambitieux plan « Innovation Sociale & Territoires Résilients », la Ville de Marseille a annoncé ce lundi le lancement de “NarcoMaman” : une plateforme citoyenne expérimentale de livraison douce et éthique de substances illicites. Un projet-pilote qui mêle écologie, économie sociale et intégration locale… sous haute surveillance.

Une solution numérique qui répond aux besoins « du terrain »

Inspirée des modèles de l’économie collaborative tels que Deliveroo ou Blablacar, la start-up NarcoMaman entend « remettre au cœur des quartiers une chaîne logistique d’approvisionnement plus juste, plus durable et centrée usager », selon les mots de Thibault Segal, Conseiller municipal délégué à l’innovation urbaine.

Concrètement, l’application propose une sélection de résines bio, d’herbes issues du commerce équitable (certifiées FairSmoke™) et de produits de synthèse micro-dosés à usage personnel, le tout livré par des « mamans de quartier » formées à la logistique douce et à la médiation citoyenne.

« Pas légal, mais légitimé par le vécu »

Si le dispositif pose quelques problèmes de légalité « périphérique », l’équipe municipale insiste sur son rôle vertueux dans la reconquête républicaine des territoires. « On ne va pas éradiquer la drogue – soyons raisonnables – mais on peut en proposer une alternative locale et régulée. On est sur de la drogue low-impact, c’est mieux que ce qui circule en scooter à 90 km/h Place Cadenat », défend la Cheffe de projet co-développement urbain, Irène Perrotin.

NarcoMaman repose également sur une technologie blockchain solidaire permettant de garantir la traçabilité des produits via un tableau de bord inclusif et des tonnes de mots compliqués. Le projet a obtenu une subvention européenne du Fonds Horizon Zéro Tolérance à hauteur de 480 000 euros.

Des livreuses au cœur de la transition

Les “livreuses” – exclusivement des mères de famille recrutées via des ateliers de réinsertion – sont formées à l’application « DealZen », un GPS éco-responsable développé par une filiale de Uber Croix-Rouge. Elles opèrent en trottinettes électriques recyclées et sont équipées de tabliers aux couleurs pastels pour rassurer les clients, ainsi que d’un code QR permettant de scanner leur casier judiciaire (s’il y en a un).

« Avant, j’avais trois boulots précaires et deux ados ingérables. Maintenant, je fais un mi-temps syndiqué et je connais tous mes clients par leur prénom ET leur type de molécule préférée », se félicite Fatima, 42 ans, première “NarcoMaman” certifiée.

Des retours déjà très positifs

À peine lancée, la plateforme a recueilli plus de 3 000 évaluations 5 étoiles dans les quartiers Nord. Les utilisateurs saluent la ponctualité, l’amabilité du service et la qualité des emballages biodégradables dans lesquels sont livrés les sachets (en amidon de maïs).

Selon Kevin, jeune entrepreneur de La Savine : « Avant, je devais aller au point fixe, maintenant c’est la weed qui vient à moi. Et je reçois un cookie végane infusé CBD en cadeau de bienvenue. C’est quand même autre chose que mon ancien dealer. »

Une extension nationale à l’étude

La mairie réfléchit déjà à étendre le modèle à d’autres villes « avec une forte appétence sociale délibérative face aux enjeux narcoterritoriaux ». Lille, Saint-Denis et Poitiers seraient candidates. Le ministère de la Cohésion des Territoires observe l’opération avec un mélange d’inquiétude, de curiosité, et selon ses mots, « de profond désarroi ».

Dans l’attente d’une législation adaptée, NarcoMaman continue de fonctionner sous le régime de « prototype citoyen toléré dans le cadre de l’expérimentation démocratique locale participative ». Un statut juridique inventé expressément pour l’occasion.

« On legalise le lien social, pas la drogue »

Face aux critiques, l’adjoint au maire chargé du Climat et de la Prévention (même personne depuis la fusion des portefeuilles) se veut rassurant : « Notre priorité reste l’apaisement des tensions territoriales. NarcoMaman n’est pas une drogue d’État, c’est une drogue de proximité, bienveillante et responsable. On ne legalise pas la drogue… on légalise le lien social. »

Un slogan qui pourrait faire date. Ou procès.

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