La folle quête du lustre perdu
Malgré une collection de ballons dégonflés et quelques éléments décoratifs dénichés dans le grenier du stade, l’AS Cannes semble bien décidée à recréer l’ambiance glorieuse de ses plus grandes heures. Dans les travées de leur vénérable enceinte, on raconte que les dirigeants hésiteraient même à réintroduire les shorts bouffants de l’époque, histoire de jouer à fond la carte nostalgique. On se demande si, pour chaque frappe manquée, un expert en histoire du football ferait un exposé sur les buts mythiques marqués dans les années 90. Les supporters, eux, armés de sandwiches quasi durs comme des parpaings, mettent leur espoir dans l’idée qu’un alignement planétaire inopiné rende l’équipe irrésistible face à Reims. Les plus superstitieux prient pour que les crampons en fil d’or – censés évoquer le « lustre » au sens littéral – ne les fassent pas trébucher avant d’entrer sur le terrain. Il se murmure que les dirigeants auraient même envisagé de poser un tapis rouge à l’entrée des vestiaires, rien que pour créer un effet Hollywoodien et mettre la pression à l’adversaire.
La demi-finale reine de la frite dorée
De l’autre côté, dans la cité champenoise, les joueurs de Reims prévoient déjà un plan antiexubérance pour contrer l’ardeur cannoise. En conférence de presse, le coach a suggéré de distribuer des bouchons d’oreilles à son équipe, au cas où la fanfare spéciale – ou l’orchestre philarmonique improvisé – des supporters de Cannes viendrait perturber la concentration rémoise. Mais l’AS Cannes, loin de se décourager, préparerait selon certaines rumeurs un banquet d’après-match gargantuesque à base de tapenade surdimensionnée et de son fameux rosé local, sous prétexte de célébrer la victoire… ou d’oublier la défaite. On évoque aussi la présence d’un hypnotiseur dans le staff cannois, capable de faire croire aux joueurs que le ballon est en fait un précieux bijou à ne surtout pas égarer. Les légendes les plus folles commencent ainsi à fleurir, à l’image de cette demi-finale qui promet d’être aussi décalée qu’enthousiasmante. L’heure est venue pour l’AS Cannes de prouver qu’il ne suffit pas d’être une station balnéaire pour faire rêver : il faut encore réussir à dompter son adversaire… et tant pis si, pour ça, il faut ressortir les posters jaunis de l’époque où la ferveur cannoise éblouissait toute la France.