Michel Polnareff, le dieu du rétro en short fluo
Malgré son aura légendaire et sa collection de lunettes plus étoffée qu’un vestiaire de pop-star, Michel Polnareff n’a rien perdu de sa verve pétillante au Printemps de Bourges. Arrivé tel un empereur toge au vent, il a salué la foule qui n’osait croire à cette apparition quasi mythologique. Dès les premières notes, l’extravagance du chanteur a rappelé à tous que les années 1970 n’étaient pas qu’une époque de patte d’eph et de pattes de mouches, mais aussi une décennie de tubes ensoleillés et de coiffures libres comme le vent. À la surprise générale, il a entonné ses succès d’antan avec l’énergie d’un jeune premier et la chevelure plus explosive que jamais. Entre deux refrains, il a même pris le temps d’expliquer ses méthodes de méditation sur fond de guitare électrique, conservant ce mystère qui fait de lui un véritable OVNI musical. De quoi faire regretter aux spectateurs d’avoir un jour envisagé de se couper la frange, tant le brushing demeure un art sacré selon le maître.
La Bourges académie en trance, Polnareff en transe
Durant son concert, l’artiste a multiplié les clins d’œil décalés, promettant d’installer une antenne spatiale au sommet de la scène pour mieux capter les ondes cosmiques. Rien de tel pour électriser un public venu tout autant applaudir ses classiques que vérifier de visu la robustesse de sa banane capillaire. Certains festivaliers affirment même avoir vu la mèche du chanteur se dresser soudainement comme un paratonnerre, attirant d’étranges crépitements stellaires. Le Printemps de Bourges, habitué aux extravagances, a bien failli décrocher le trophée du festival le plus insolite de la galaxie. Mais Polnareff est resté, comme toujours, le guide suprême d’une soirée surréaliste, faisant flotter un parfum de nostalgie mêlé d’anticipation futuriste. Tout un programme pour un artiste qui, de toute évidence, n’a pas fini de nous surprendre… et de nous décoiffer.