Google dévoile l’IA la plus pointilleuse de l’Histoire
Une révolution culturelle déjà polémique
Google Arts & Culture vient de dévoiler « HyperFlaubert », une Intelligence Artificielle dédiée à la création artistique, conçue par une équipe de chercheurs manifestement recrutés exclusivement dans des bibliothèques poussiéreuses. Décrite par Google comme « la première IA culturellement intolérante mais esthétiquement irréprochable », HyperFlaubert génère des selfies inspirés des grands courants artistiques tout en évaluant… votre niveau de capital littéraire.
Pour lancer l’application, l’utilisateur doit répondre à une courte série de questions, telles que : « Citez deux tragédies raciniennes autres que Phèdre », ou « Quel est le nom du perroquet dans Un cœur simple ? » En cas d’erreur, le programme suspend l’opérabilité pendant 48 heures en guise de châtiment pédagogique — et recommande la lecture intégrale de Bouvard et Pécuchet, sans pause ni sommaire.
Selon Google, cette approche « volontairement exigeante » vise à « restituer à l’art sa noblesse originelle » et à enrayer la prolifération des « selfies Renaissance avec filtres tacos ».
Le programme qui considère votre ignorance comme une menace
Nombre d’utilisateurs se disent abasourdis par la rigueur quasi doctrinaire d’HyperFlaubert. Jeanne Morel, influenceuse littéraire et fondatrice de l’association “Netflix mais avec des notes de bas de page”, raconte : « J’ai essayé de générer un autoportrait style baroque, mais l’IA a refusé car j’avais confondu un enjambement et un rejet. Elle m’a suggéré, je cite, ‘une retraite dans un cloître grammatical’ ».
L’IA est également dotée d’un « filtre de syntaxe immédiate » qui suspend toute interaction dès qu’une formulation approximative est détectée. « Elle a fermé la session quand j’ai dit que Flaubert “écrivait comme un fou” », raconte Théo, étudiant en design visuel. « Elle m’a corrigé en précisant : “Flaubert pratiquait une obsession stylistique relevant d’une neuroticité créatrice”. »
D’autres témoignages évoquent un refus catégorique de répondre si un utilisateur prononce des anglicismes type “mood” ou “beautiful vibes” hors d’un contexte shakespearien.
Prochaine mise à jour : compatibilité avec les profs de lettres
Face aux critiques, Google affirme travailler sur une version « plus accessible » d’HyperFlaubert, prévue pour 2025, qui autorisera les références à la littérature jeunesse, les e-books et – en version bêta – les approximations de Molière. Toutefois, la société précise que certaines exigences resteront non négociables, comme l’usage quotidien du subjonctif imparfait ou la capacité à distinguer un roman d’analyse d’un roman d’apprentissage.
De son côté, le comité culturel interne de Google résume l’intention du projet par une formule grandiloquente : « Quand la technologie tutoie la littérature, c’est le sens commun qui doit s’incliner. » Pour l’instant, HyperFlaubert demeure réservée à une élite littéraire… ou à quiconque détient une version signée de La Tentation de saint Antoine.
L’avenir dira si cette IA devient un outil artistique de pointe, ou simplement l’équivalent numérique du professeur de français qui vous corrigeait les copies au stylo rouge pour sport.