Le Ministère israélien de la Défense confond Gaza avec SimCity et annonce fièrement avoir atteint « le niveau 47 en urbanisme inversé »
Quand la stratégie militaire adopte le mode bac à sable
Dans ce que certains appellent déjà « la plus longue LAN party non-consensuelle de l’histoire géopolitique », des sources proches du Ministère israélien de la Défense affirment que les opérations militaires dans la bande de Gaza auraient été largement influencées par des mécaniques de jeux de gestion urbaine. La confusion entre réalité stratégique et simulation vidéoludique aurait atteint un point critique lorsqu’un général de brigade aurait demandé lors d’une réunion de crise si « débloquer le quartier de Sheikh Radwan permettrait d’accéder au bâtiment administratif niveau 5 ».
Depuis, la cellule planification opérerait sur une interface inspirée de SimCity 3000, modifiée pour permettre une rotation en 3D et l’ajout illimité de checkpoints. « On a opté pour le mode défi », aurait soufflé à demi-mot un colonel, en caressant nerveusement sa souris sans fil. Des unités auraient été renommées pour l’occasion : le quartier de Tal al-Hawa figure désormais sous le nom de « Bloc-C7 – Zone à densité variable », et certaines frappes auraient été requalifiées en « effacements automatiques de structures non conformes au code pixelisé de l’ordre militaire ».
Un lance-patate géant, surnommé par les techniciens « Bulldozer Deluxe », ferait même partie des bonus débloqués après 10 missions consécutives jugées « très efficaces par l’algorithme de performance tactique ».
« Le secret, c’est de maintenir le moral avec des mini-jeux », affirme un ex-consultant
Alphonse Bricocol, professeur honoraire en gamification géostratégique à l’Université de La Hutte-les-Bains, confirme la tendance : « On observe de plus en plus chez les militaires modernes une inversion du prisme – ils ne modélisent plus les conflits sur des logiciels, mais vivent les conflits comme des logiciels. C’est ce que j’appelle l’ère de l’urbanisme inversé : tu pars d’une ville fonctionnelle, et ton objectif est de voir combien de clics séparent une zone résidentielle d’un cratère non constructible. »
D’après lui, l’état-major viserait le « niveau 50 » d’ici la fin du trimestre fiscal, ce qui, selon leurs propres dires, permettrait de débloquer une nouvelle fonctionnalité : la simulation 4D de reconstruction express, sous licence exclusive d’un développeur norvégien.
« Vous savez, dans SimCity, si vous laissez les incendies se propager, votre taux d’approbation chute », explique un porte-parole anonyme. « Ici, tant qu’on tient la souris et qu’on parle de “gestion dynamique des infrastructures”, tout le monde fait semblant de croire qu’on pilote encore quelque chose. »
Entre frappes ciblées et placements de rotunda
Le logiciel, rebaptisé en interne Gaza Builder X, propose désormais un système de récompenses pour chaque démolition d’infrastructure non identifiée. L’écran de briefing présente la bande côtière comme une succession de « zones à débloquer ». Les drones ne sont plus désignés comme engins militaires, mais comme « agents de recodage terrain ».
Si Jason, 12 ans, habitant de Tel Aviv, aime voir son quartier grandir dans Cities: Skylines, le ministère semble, quant à lui, préférer l’expérience inverse. « C’est une forme de Level Design extrême », commente Bricocol. « À défaut de construire un avenir viable, ils cherchent au moins à gagner un high score invisible. »
Pourtant, derrière les pixels et les clics, les dégâts, eux, sont bien réels. Sous la couche absurde de la satirisation tactique se cache un constat plus glaçant : la transformation progressive des opérations humaines en variables optimisées par algorithme. Dans un contexte tendu, où chaque clic du curseur peut équivaloir à une vraie perte, certains observateurs s’inquiètent de voir un conflit réduit à une console de commandes, où l’humain devient texture et le civil, variable d’environnement.
La société MaxWare, qui développe le module de simulation, se défend : « Nous n’avions jamais prévu que notre DLC ‘Effondrement Urbain’ soit utilisé de façon aussi… enthousiaste. Mais si cela peut améliorer l’efficacité des tâches… »
Et pendant ce temps-là, quelque part, un capitaine lance joyeusement à son subordonné : « Active la route à péage ! On va leur mettre du lag ! »
La guerre, version dernière mise à jour.