Le gouvernement lance la carte nocturne pour repérer les romans paranoïaques dès la page 100

Le ministère de la Culture lance la « Carte Nocturne », outil public pour repérer les romans où trois personnages deviennent paranoïaques avant la page 100

Dans un communiqué publié à 3h17 du matin « afin de respecter l’esprit du dispositif », le ministère de la Culture a annoncé ce jeudi le lancement de la Carte Nocturne, une nouvelle initiative gouvernementale visant à « outiller les citoyens face à l’émergence croissante de romans dont la tension psychologique dégénère précocement en crise collective de paranoïa à trois voix ».

Une mesure stratégique pour soutenir le « réalisme anxieux » français

Selon le ministère, la Carte Nocturne s’inscrit dans le cadre d’un plan de relance de la littérature contemporaine intitulé « Lire tôt, craindre juste » (LTCJ), présenté simultanément avec les premiers chiffres de l’IGL (Indice de Glaçage Littéraire). La littérature française, traditionnellement réputée pour son introspection maussade, « entre dans une zone de vigilance paranoïaque accélérée », selon les mots de Xavier Gourdin, sous-directeur des lectures publiques expérimentales.

« On ne compte plus les romans où, dès la page 37, trois protagonistes sont convaincus qu’on a inversé les couleurs des feux rouges pour les observer en secret. Il fallait un outil. »

Fonctionnement : automatisme, algorithme, algorithmalisme

Concrètement, la Carte Nocturne sera disponible gratuitement dans toutes les médiathèques partenaires. Les usagers pourront scanner les codes-barres des ouvrages suspectés de virage mental précoce. Le logiciel P.A.R.A.N.O (Programme Administratif de Repérage d’Ambiance Névro-dégradée et Oppressante) analysera alors les 99 premières pages à la recherche d’au moins :

– deux mentions de chuchotements inexpliqués ;
– trois scènes où un personnage referme brusquement une fenêtre sans raison apparente ;
– une phrase contenant les mots “ils savent” ou “on est suivis”.

« Si ces critères sont validés, le livre reçoit un label “Parano Narratif Anticipé Niveau Orange” immédiatement visible sur la bibliothèque numérique de la commune concernée », précise le communiqué. Les lecteurs bénéficient alors d’une alerte leur permettant de s’y plonger en pleine nuit pour des effets optimaux.

Un partenariat public/privé avec les insomnies nationales

Le projet est cofinancé par le Fonds d’Accompagnement Nocturne Volontaire (FANVo), et a déjà trouvé des partenariats solides : la SNCF mettra à disposition des compartiments de lecture à lumières bleues légèrement clignotantes, et les grandes surfaces culturelles proposeront des étagères « Sensorama Inquiétude » regroupant exclusivement des romans certifiés P.A.R.A.N.O.

Pour les auteurs, le programme prévoit un bonus financier (jusqu’à 400 €) pour chaque roman contenant trois personnages paranoïaques certifiés dès la page 72. « À 101 pages, vous perdez tout », prévient le ministère.

Des effets déjà mesurables selon les experts

Selon une étude menée par le très sérieux Institut Fictionnel des Évolutions Narratives, les ventes de polars atmosphériques ont augmenté de 243 % depuis l’annonce du projet. Les lecteurs déclarent se sentir « immédiatement épiés, puis culturellement reconnus » lors de leurs lectures nocturnes.

Un niveau de panique littéraire a été atteint dans la petite ville de Chaintré (Saône-et-Loire), où une lecture publique du roman Le Fauteuil ne bouge plus (éditions Titre Flou) a dû être interrompue après que trois auditeurs ont simultanément ressenti « l’intime sensation que quelqu’un avait touché leur manteau à distance ».

Ce n’est que le début

Le ministère réfléchit déjà à une carte “Brume Magique” permettant de localiser les romans où une vieille femme dit à voix basse “Tout ceci devait arriver” avant la page 50. Une collaboration avec Météo France est à l’étude pour synchroniser alertes littéraires et brouillard matinal.

« C’est notre devoir, en tant qu’État, d’assurer la continuité culturelle de l’inconfort mental », conclut Xavier Gourdin. Les bibliothèques applaudissent, les écrivains halètent de reconnaissance, et les lecteurs sont déjà sur le qui-vive.

Surtout entre les pages 43 et 76.

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