Marseille: bronzer plus pour dessiner mieux, la mairie lance un concours inattendu

Un concours de bronzage pour élire les meilleurs projets littoraux à Marseille

Du sable chaud à la mairie : quand la politique se met à dorer au soleil

Sous les rayons d’un été déjà bien avancé, la mairie de Marseille a officiellement lancé son tout premier « Concours municipal de bronzage stratégique », destiné à départager les projets d’aménagement du littoral sud. L’objectif : identifier les futurs rénovateurs du front de mer… à la couleur de leur peau.

« L’idée, c’est de faire preuve d’un véritable engagement territorial. Si tu ne peux pas chauffer une serviette pendant six heures sans plier, tu ne peux pas gérer une plage », explique Sabine Armagnac, adjointe au soleil et à la décontraction institutionnelle. Le concours, soutenu par une majorité municipale visiblement très bronzophile, repose sur un principe limpide : plus un candidat est bronzé, plus son projet est “connecté au terrain”.

Transats notariés et SPF de compétition : Marseille chauffe ses neurones

Depuis le lancement du concours, des transats officiels ont été installés devant l’Hôtel de Ville et numérotés selon la teinte attendue : des tons “miel calanques” pour les débutants jusqu’au “cabossé chorizo” pour les plus ambitieux. Chaque participant a droit à un parasol réglementaire, à condition qu’il le plie lui-même pour prouver sa résilience thermique.

« On ne prétend pas récompenser le bronzage pour le bronzage. On parle ici de concepts solaires appliqués à l’urbanisme côtier », précise Jean-Baptiste Sablet, “directeur de la réflexion passive”. Pour lui comme pour d’autres, un bon architecte se reconnaît à sa capacité à suer tout en tenant une maquette éco-consciente.

Parmi les figures les plus remuantes du concours, un professeur auto-proclamé de dermatologie environnementale, surnommé “Professeur Rayons”, a fait sensation en arrivant torse nu avec un niveau laser intégré à son pectoral gauche. « J’ai bronzé à Arles sans ombre pendant 12 jours. Je peux supporter une réunion de chantier sur gravier brûlant », affirme-t-il, pendant qu’un drone municipal mesure son indice de mélanine en temps réel.

Projets en maillot et plages privatisées : vers une politique à la crème solaire

Chaque projet doit être défendu sur place, à la criée, pendant la “Golden Hour” officielle (18h34 – 19h15), alors que le soleil rase le Vieux-Port. Les pitchs doivent être courts, convaincants et réalisés en tongs. À la clé : un accès privilégié à une plage semi-publique pendant les douze prochaines années, un jeton nominatif pour la navette maritime fantôme et surtout, la gravure de son nom sur une plaque en sable compressé – durable “jusqu’au prochain Mistral”.

Les propositions fusent à toute vitesse : une aire de beach-volley cyclable, des douches solaires connectées au budget participatif, voire une “zone de silence SPF50” réservée aux usagers fatigués du bruit des cigales. Le tout au rythme d’un DJ plage sélectionné par l’Académie des Systèmes Sonores de Plein Air.

L’aménagement urbain au soleil levant

Du côté des riverains, les avis sont partagés. Certains saluent une démarche novatrice qui “réconcilie le corps bronzé et l’âme citoyenne”, d’autres restent sceptiques : « Franchement, j’ai une super idée de parc aquatique sur pilotis, mais je pèle dès avril. Je suis foutu », confie Mireille, urbaniste photophobe.

Le maire, quant à lui, assume pleinement : « Marseille est une ville solaire. Nous croyons à la gouvernance par cuisson progressive. »

Une cérémonie de remise de prix – baptisée “Le Teint d’Or” – aura lieu à la fin du mois de juillet sur un podium constitué de palettes recyclées et de sable de rattrapage. Le public est invité à venir avec des lunettes de soleil et des pancartes de soutien aux candidats : “Un projet rouge écrevisse, c’est le début du service public.”

Affaire à suivre, à condition de ne pas oublier la crème.

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