La discipline qui défie la pesanteur (et le ridicule)
Si vous pensiez que la pole dance était réservée aux gymnastes de catalogues ou aux acrobates des cabarets, détrompez-vous : tous les profils s’y sont mis. Désormais, votre oncle Roger, qui n’avait pourtant jamais fait plus d’effort physique qu’arracher une étiquette sur un pot de confiture, prend un malin plaisir à tournoyer sensuellement autour d’une barre métallique en sifflotant la Danse des canards. Selon de récents témoignages, on y apprend que la pole dance n’a pas d’âge ni de genre : tout le monde est le bienvenu pour retravailler son équilibre tout en révisant ses plus beaux pas de disco. Certains y trouvent un moyen astucieux de compléter le traditionnel cours d’aquagym, d’autres y voient l’opportunité de prouver à leur entourage que “non, se pendre par ses genoux à une barre, ce n’est pas loufoque, c’est une forme d’art”. Et puis, étrange paradoxe, plus on pratique cette discipline, plus on ose se montrer fier de ses bleus et de son mal de dos, comme si c’était la médaille officielle de l’effort ultime.
Quand la barre devient le nouveau selfie
Sur les réseaux sociaux, on observe un véritable déferlement de photos prises sous tous les angles possibles (et parfois improbables). D’ailleurs, certains comptes rivalisent d’idées pour associer prouesses acrobatiques et mise en scène, au point d’inventer un tout nouveau style de photos de vacances : entre “salutation au soleil inversée et maillot de bain pailleté”, la barre brille désormais autant qu’un monument touristique. À ce stade, le véritable défi n’est pas seulement de maîtriser un mouvement qui fera mouche, mais de surnager dans la vaste compétition des hashtags qui fleurissent chaque minute. Pendant ce temps, le public, intrigué, oscillera entre admiration sincère et gêne profonde, ne sachant trop s’il doit applaudir la performance ou appeler un kinésithérapeute en urgence. Une chose est sûre : la pole dance a réussi à transformer la simple barre de fer en un symbole de diversité, de courage et surtout de “je fais ce que je veux, même si je me prends les pieds dans le tapis”.
