Une artiste poursuit son propre reflet pour pirater sa créativité

Claire Vasarely se rebelle contre son héritage familial en adoptant le nom de Claire Vinci… avant d’intenter un procès à son miroir pour appropriation artistique

Quand l’ombre du génie familial devient un filtre Instagram

« Je voulais sortir de la cage Vasarely, mais j’ai juste trouvé un miroir : beaucoup plus étroit, mais avec un bon éclairage. » C’est par cette phrase absconsément lumineuse que Claire Vinci (anciennement Claire Vasarely), 37 ans, a ouvert sa première exposition solo à la galerie “Art & Dissidence”, spécialisée dans les « ruptures conceptuelles et les brunchs gratuits ».

Petite-fille du célèbre maître de l’art optique Victor Vasarely, Claire a longtemps vécu dans l’ombre de formes géométriques qu’elle qualifie elle-même de « tyranniques ». « Je ne pouvais même pas dessiner un soleil sans qu’un galeriste me parle de “dynastie visuelle”. J’ai décidé d’en finir. J’ai adopté le nom Vinci. C’est certes un autre génie, mais au moins, celui-là est mort depuis plus longtemps ».

Une exposition trouble… littéralement

L’exposition “Reflexion#0” promettait une rupture totale avec l’univers de son grand-père. Mais ce qui a attiré l’attention du public n’était pas tant la série de toiles abstraites aux noms évocateurs comme « Ego Thermique #4 » ou « Autoportrait en Absence », que l’étrange procès en cours contre… son miroir.

Selon l’accusation, le miroir de la galerie aurait « délibérément et sans consentement » copié ses œuvres en temps réel. Un huissier spécialement formé à la légalité du reflet aurait dressé constat d’appropriation intellectuelle à 14h52 précise, heure à laquelle la lumière naturelle aurait franchi la vitre frontale de la galerie, « démultipliant l’impact esthétique des œuvres sans clause signée ni royalties définies ».

Le miroir, quant à lui, reste mutique. Du moins pour l’instant.

Vers une jurisprudence “Vinci / Miroir” ?

La scène artistique parisienne est en émoi. Certains soutiennent Claire Vinci. Le critique d’art post-postconceptuel Anatole Rioux parle même de « la première action en justice entièrement métaphorique mais juridiquement recevable ». Pour lui, ce procès marque une rupture capitale dans la performance artistique contemporaine : « Avant, on se battait contre les critiques. Aujourd’hui, on se bat avec son double optique ».

D’autres sont plus sceptiques. Une galeriste souhaitant garder l’anonymat murmure : « Elle aurait aussi déposé plainte contre une flaque d’eau aperçue sur le trottoir en face. Apparemment, elle lui avait volé une émotion ».

Entre révolte identitaire et marketing de l’absurde

Derrière l’initiative, certains voient une critique fine – ou du moins humide – du népotisme dans l’art contemporain. Avec l’explosion des “fils et filles de” dans toutes les disciplines, Vinci tente peut-être de pousser la logique jusqu’à l’absurde, en prouvant qu’on ne peut échapper à aucun héritage : ni familial, ni lumineux, ni même spéculaire.

L’exposition a depuis été prolongée suite à l’affluence inattendue de visiteurs venus “voir l’œuvre volée par le miroir mais sans regarder directement dedans, au cas où une clause de copyright ne s’appliquerait aussi au regardeur”. Devant tant de complexité, Vinci a annoncé une performance finale : elle se tiendra dos à ses œuvres, face au miroir, et peindra ce qu’elle voit sans se retourner – « histoire de voir qui plagie qui, maintenant ».

Car au final, comme le résume un visiteur bouleversé : « Ce miroir… c’est peut-être nous. Mais avec beaucoup plus de talents en composition ».

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