Clémence Pernoud, autrice : « C’est en lisant des témoignages d’autres parents que nous nous sommes un peu guéris »

Des parents victimes d’un livre sans GIF : état d’alerte émotionnelle à Saint-Glinglin

Saint-Glinglin — Le calme apparent d’un pavillon familial a volé en éclats la semaine dernière suite à un incident inhabituel : deux jeunes parents ont accidentellement ouvert un ouvrage de parentalité dépourvu de toute forme ironique. Aucun mème. Aucun jeu de mots. Aucun bébé en body marquant « CEO de mes parents ».

« On pensait que c’était un recueil de blagues parentales avec des anecdotes en bande dessinée », explique Clémence Pernoud, autrice de blogs et maman de deux « enfants non linéaires du point de vue du sommeil ». « Mais là, on est tombés sur des chapitres entiers sur « l’attachement sécurisant » et « la gestion bienveillante des conflits intrafamiliaux ». Personne ne nous avait prévenus que ça pouvait être… sérieux. »

Le choc a été tel que le couple a dû se poser pour faire un point. Pendant trente minutes, ils sont restés face à une double page sur les bienfaits du portage physiologique, sans un seul post-it sarcastique en marge.

Privés de mèmes, ils frôlent le burn-out émotionnel

L’absence totale de GIFs, de punchlines en caps lock ou de montages de bébés criant « j’ai faim, maman », a provoqué ce que l’on pourrait qualifier de “sevrage numérique brutal”.

« Mon conjoint a refermé le livre et m’a demandé, l’air perdu : “Mais où est passé le lama qui donne des conseils de parentalité passive-agressive ?” Là, j’ai compris que ça n’allait pas », raconte Clémence. En plein désarroi, ils ont tenté de chercher de l’aide dans leur groupe privé Facebook “Parents-Au-Bord-Mais-Avec-De-l’Humour”. Trop tard : le Wi-Fi était coupé à cause d’un jouet musical branché sur la même multiprise.

C’est alors qu’ils ont contacté Charles “Likes” Martin, travailleur social et consultant en parentalité virale, spécialisé dans les situations de détresse mèmologique. « Ce genre de choc n’est pas rare », explique-t-il. « Beaucoup de jeunes parents s’informent exclusivement via des carrousels Instagram sur fond de Lo-Fi Hip-Hop. Le moindre paragraphe sans interjection ou référence à Ted Lasso peut provoquer ce que nous appelons une “crise de sens parental”. »

L’humour thérapeutique au service du lien parent-enfant

Heureusement, les Pernoud ont pu amorcer un protocole de réintégration progressive de la légèreté parentale. « On commence par relire quelques tweets de parents désespérés mais drôles, puis on monte en intensité avec des montages de lits IKEA et des vidéos de reconstitution de crises avec Playmobil. On finit avec un long scrolling de commentaires TikTok où les parents se soutiennent en partageant leurs recettes de coquillettes émotionnellement réparatrices », détaille Charles Martin.

Depuis, le couple s’est remis. « On essaie de se documenter avec des livres sérieux le lundi, mais on s’accorde des podcasts punchy et une overdose de GIFs tous les autres jours », confie Clémence. « L’essentiel, c’est de trouver un juste équilibre entre les neurosciences appliquées à la parentalité… et les vidéos d’enfants tombant doucement sur une peluche. »

Une approche hybride que certains spécialistes appelleraient bientôt « parentalité bimodale » — mais toujours avec un filtre humoristique bien choisi, évidemment.

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