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Crédit immobilier : les Français se font adopter par leur banque pour obtenir un prêt
BNP Parrain : quand la filiation devient un levier bancaire
En ces temps d’inflation rampante et de taux immobiliers légèrement moins hostiles qu’un labyrinthe de la CAF, les Français redoublent d’imagination pour décrocher un crédit immobilier. La dernière tendance observée ? Se faire adopter. Par sa banque.
Oui, face à des refus de prêts plus fréquents qu’un paiement sans contact refusé en boulangerie, certains particuliers choisissent littéralement de « renforcer le lien » avec leur établissement bancaire… en devenant leur progéniture officielle. Une stratégie affective que les banques accueillent avec un enthousiasme modéré. « L’idée est de bâtir une relation de confiance durable, fondée sur l’amour filial simulé », explique Caroline D., conseillère chez Société Générale et maintenant « mère de trois primo-accédants bien élevés ».
Des clients nouveaux-nés dans le monde du crédit
Le protocole est simple : un entretien d’adoption, un test ADN fiscal (« pour prouver que le client a bien le patrimoine dans le sang ») et la remise solennelle d’un Livret A accompagné d’un doudou à l’effigie de Christine Lagarde. En échange, la banque s’engage à considérer l’emprunteur comme « membre de la famille » et à lui accorder un prêt « enfant-privilégié », plus souple, mais soumis à des conditions : présence aux repas trimestriels, envoi régulier de bulletins de notes budgétaires, et messages affectueux lors de la fête des banques.
« On a organisé l’anniversaire de notre LCL la semaine dernière, raconte Cédric, 34 ans, désormais fils unique de sa conseillère. On a soufflé les bougies sur un gâteau en forme d’amortissement de prêt. » L’événement, filmé puis diffusé sur TikTok, a été vu plus de 1,2 million de fois, prouvant que la tendresse et la dette peuvent faire bon ménage.
Une nouvelle grammaire familiale (indexée sur l’Euribor)
Un observateur du secteur confie, sous anonymat, que certaines banques testent désormais la garde alternée entre deux établissements pour les couples divorcés solvables. D’autres offrent des bons pour des colos bancaires à Bercy pour les jeunes emprunteurs, ou un « pack rentrée scolaire » incluant une calculatrice Casio, un TEG à la main et une boîte de mouchoirs pour la lecture du contrat.
La Banque Populaire a même lancé le « Pack Premiers Pas » : pour chaque crédit accordé, le client repart avec son arbre généalogique bancaire et un certificat de naissance notarifié par un directeur d’agence déguisé en cigogne.
Une mutation des relations bancaires scrutée par les experts
Pour Paul-Marie Lacointe, sociologue bancaire auprès du CNRS (Centre National des Remboursements Scandaleux), cette dérive affectivo-financière traduit un besoin profond de sécurité dans un monde où le crédit est devenu un Graal réservé aux héritiers du CAC 40. « Le banquier n’est plus un prestataire : il devient une figure parentale rassurante. Certains clients appellent désormais leur gestionnaire “Papa Crédit” ou “Maman Taux Fixe” », analyse-t-il dans une étude publiée dans Psychologie & Finances.
Une autre étude, réalisée par l’institut Imagifin, révèle que 87 % des clients adoptés affirment désormais consulter leur banquier avant toute décision majeure : achat immobilier, mariage, ou choix de prénom pour leur chat.
Et après ? L’assurance-vie intra-utérine ?
La Fédération bancaire française se veut rassurante : « Nous resterons à vos côtés jusqu’à ce que le prêt vous sépare… ou vous réunisse pour une renégociation à 2,8 % sur 25 ans. » Mais certains analystes redoutent les dérives : banques-tuteurs légaux, partenaires PACSés avec Sofinco, ou encore naissances déclarées auprès du Crédit Mutuel.
En attendant, les candidats à l’adoption bancaire se pressent aux guichets. Selon une source interne à La Banque Postale, les agents ont été formés à bercer les emprunteurs nerveux et à leur lire des extraits de l’Observatoire du marché immobilier pour les endormir.
Le rêve de la propriété reste donc vivace, à défaut d’être remboursable. À la prochaine génération, donc. Famille recomposée, mais propriétaire.