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Le gouvernement lance un escape game fiscal pour bénéficier d’une réduction d’impôt : mode d’emploi et pièges kafkaïens
Quand Bercy se prend pour Ubisoft : la déclaration d’impôts devient un jeu grandeur nature
Dans une tentative audacieuse de transformer la corvée nationale annuelle en moment d’excitation civique, le gouvernement vient d’annoncer la création du tout premier escape game fiscal. Oui, vous avez bien lu. À partir du 1er avril 2024, chaque contribuable désireux d’obtenir une réduction d’impôt devra s’aventurer dans une simulation numérique grandeur nature, conçue pour « renforcer le lien émotionnel entre l’usager et le formulaire 2042 », selon les mots exacts d’un communiqué du ministère de l’Économie.
Baptisé Réduction: Impossible – Mission Revenus, ce nouveau dispositif transforme votre espace personnel sur impots.gouv.fr en salle de jeu truffée de pièges déclaratifs, d’énigmes déductibles et de cases mystère à cocher dans le bon ordre. « Nous voulons rendre la fiscalité plus immersive », a expliqué la ministre des Finances, lors d’une conférence de presse déguisée en séance de tutoriel Twitch.
Des défis hautement administratifs à relever sous pression (et sans notice)
Les règles sont aussi simples que contre-intuitives : vous entrez, vous jouez, vous survivez. Vous avez 60 minutes — montre fiscale en main — pour réussir une série d’épreuves qui évaluent votre capacité à naviguer dans les méandres du code des impôts tout en gardant votre sang-froid.
Voici quelques-unes des épreuves redoutées :
– Évitez la case 8TK tout en réclamant un crédit d’impôt pour votre nounou non déclarée en 2019.
– Résolvez l’énigme du champ 1GH/1GA sans invoquer le fantôme du barème progressif.
– Distinguez le micro-BIC du micro-BNC dans une salle plongée dans le noir où les acronymes flottent en hologrammes.
– Accédez à votre espace “Quotient familial” gardé par un chatbot capricieux nommé DGFiPol.
Chaque erreur inflige un malus d’intérêts de retard fictifs — ou presque. Au bout du couloir numérique : une réduction d’impôt de 7,3 € et une “prime de résilience cognitive”, à condition d’avoir terminé la quête secondaire “Télécharger son avis 2021 sans fondre en larmes”. Le tout est validé par un quiz final dans l’application mobile MaFiscalité+, avec des questions telles que : “Quelle case doit être cochée pour déclarer un don à une association fictive ayant cessé d’exister en 2005 ?”
Une approche “ludo-éducative” saluée par les experts en absurdité administrative
Le professeur Jean-Jacques Fadasse, spécialiste mondial autoproclamé de fiscalité gymnastique, salue cette initiative comme “un tournant ludico-bureaucratique”. Selon lui, “le contribuable n’a jamais autant transpiré pour remplir une ligne de revenu annexe. C’est à la fois pédagogique, humiliant, et remarquablement sadique. Un chef-d’œuvre de service public expérimental.”
Le ministère précise que seuls les nouveaux utilisateurs de l’appli, n’ayant pas déjà recours à un comptable certifié, pourront bénéficier de la réduction. En cas d’échec, des lots de consolation sont prévus : un bon de réduction de 2% pour l’achat d’une calculatrice rétroéclairée ou un accès illimité au simulateur fiscal 3D (version bêta).
Un formulaire d’inscription en six étapes non linéaires, évidemment
Pour participer, rien de plus facile : il suffit de vous préinscrire via le “Formulaire de Participation Ludico-Fiscale”, un document en six étapes non séquentielles, dont une uniquement accessible après avoir retrouvé votre mot de passe perdu de mars 2017. Une fois l’inscription validée, le jeu sera activé automatiquement à 3h17 du matin un jour aléatoire entre avril et mai. Une notification sonore en forme de klaxon d’administration vous préviendra trois secondes avant le début du compte à rebours.
Les premières rumeurs évoquent déjà le développement d’un DLC (Déclaration à Logiciel Complexe) baptisé “Saison 2 : Les Revenus des Non-Résidents”. Plus qu’un simple jeu, c’est tout un univers numérique bureaucratique en expansion.
Bienvenue dans la nouvelle fiscalité française. Vous êtes le héros. Mais vous n’avez pas sauvegardé.
