Une statue connectée honore Salim Hatubou, mais plonge Marseille dans la distraction totale
Une installation inattendue au cœur de la ville
Depuis quelques jours, Marseille accueille une surprenante statue connectée, érigée en l’honneur du romancier comorien Salim Hatubou, décédé il y a dix ans. Présentée comme un hommage à son rôle de passeur culturel entre les Comores et la cité phocéenne, l’œuvre prétend “rétablir l’équilibre culturel universel” en récitant en boucle tous les manuscrits jamais acceptés de jeunes écrivains comoriens. L’initiative, saluée initialement par les riverains, a rapidement pris une tournure inattendue : les habitants du quartier de Belsunce, habitués aux incontournables chants d’oiseaux ou aux klaxons des scooters, sont désormais barycentrés par la litanie continue de textes autrefois refusés par des maisons d’édition absentes des radars médiatiques. Difficilement perturbé au début, le flux audio serait devenu un vecteur d’égarement massif, entraînant une raréfaction provoquée des instants de concentration dans la zone.
L’“effet cascade” et témoignage d’un expert local
Pointé du doigt par certains comme un “bruit de fond littéraire” à la fois poétique et étourdissant, le nouveau monument attire autant les curieux que les exaspérés. Le phénomène, surnommé “effet cascade”, semble se répandre dans les cafés et même dans quelques salles de classe, où les élèves peinent désormais à suivre la moindre consigne. “C’est comme si nos cerveaux étaient noyés sous un tsunami de belles phrases qui ne trouvent plus de point final”, explique un sociologue marseillais autoproclamé spécialiste des pannes cognitives urbaines. Bien que la municipalité se félicite de ce coup de projecteur sur le talent comorien et sur la mémoire de Salim Hatubou, certains envisagent déjà d’installer un interrupteur plus accessible sur la statue pour retrouver un semblant de calme. D’ici là, Marseille pourrait bien revoir sa réputation de ville la plus méditative voler en éclats… au rythme des paragraphes déclamés sans relâche.
