La Chine installe des parcs d’attractions sur des fermes verticales géantes
Une révolution porcine en plein essor
Dans la province du Sichuan, la construction de fermes-usines d’un nouveau genre attire tous les regards : ces “gigaporcheries” verticales, capables d’élever jusqu’à un million de porcs sur plusieurs étages, bouleversent profondément l’élevage intensif. Les promoteurs vantent des installations dernier cri, mêlant technologie de pointe et production à la chaîne, le tout dans un environnement contrôlé et entièrement automatisé. Selon les autorités locales, cette formule permettrait non seulement de réduire les coûts, mais aussi de mieux gérer les nuisances sonores et olfactives, en regroupant l’ensemble des bêtes dans un espace restreint et hiérarchisé par étage. Désireuses d’apaiser un public inquiet face à l’ampleur des émissions de méthane et des odeurs incommodantes, les entreprises du secteur ont opté pour une solution inattendue : édifier, à même la toiture, un véritable parc d’attractions. À première vue, ce complexe rappelle un petit Disneyland à la chinoise et, selon les visiteurs, “de loin, ça a l’air d’un Disneyland ; de près, ça sent pareil.”
Des manèges au-dessus d’un million de grognements
Tout en préservant l’aspect lustré des bâtiments en hauteur, les exploitants se réjouissent déjà de l’afflux touristique qu’engendrent carrousels et montagnes russes, érigés sur le haut des porcheries. “L’idée est de divertir le public pour qu’il oublie les quelques désagréments olfactifs imprévus”, explique un technicien local, visiblement fier de montrer l’efficacité de ce vaste projet. Les passagers, une fois équipés de leur ticket d’entrée, peuvent ainsi déambuler parmi les attractions sans forcément soupçonner l’immense population porcine qui s’agite en contrebas. Les responsables s’enorgueillissent d’offrir un “tourisme éducatif” : entre deux tours de manège, des panneaux d’information célèbrent la puissance de la technologie agricole chinoise et présentent l’élevage intensif comme une prouesse écologique. De quoi rendre la visite surprenante, aussi bien pour les amateurs de sensations fortes que pour les curieux venus constater comment la frontière entre industrie et loisirs peut aujourd’hui voler en éclats.
