La Tunisie inaugure le tout premier “Escape Game médical” grandeur nature
Des conditions de travail hors du commun
Les jeunes médecins internes en Tunisie, habituellement confrontés à des gardes interminables et à un manque chronique de matériel, viennent de découvrir la nouvelle version “ludique” de leur formation : un Escape Game médical grandeur nature. L’originalité du concept ? Pour valider leur semestre, ces futurs praticiens doivent tenir 72 heures sans fermer l’œil, ausculter une cinquantaine de patients en n’ayant accès qu’à un seul stéthoscope de secours et identifier les pathologies… à l’odeur. Officiellement, le projet cherche à “magnifier l’excellence en milieu hospitalier” tout en rationalisant les coûts, selon les déclarations du Comité de la Réforme Sanitaire. Dans les couloirs des hôpitaux publics, on affirme pourtant y voir plutôt un moyen de masquer les conditions déjà précaires auxquelles font face les internes, contraints de se surpasser chaque jour entre la pénurie de fournitures et le manque de personnel.
Des défis absurdes et un avenir incertain
Ce programme, qui tient davantage du parcours du combattant que de la formation médicale traditionnelle, promet déjà des records de baffouillements diagnostiques joyeusement diffusés sur les réseaux sociaux. Les organisateurs assurent qu’ils ont voulu “récompenser le mérite et l’ingéniosité” de ceux qui parviennent à solutionner l’énigme d’un cas de fièvre mystérieuse sans antibiotiques disponibles. “C’est un challenge crucial pour la Tunisie de demain : si un interne peut affronter cet Escape Game, il peut tout affronter”, affirme le Professeur Noureddine, expert autoproclamé en scénarios extrêmes. D’un air plus dubitatif, certains internes craignent que cette quête effrénée de la “réussite par la bricolerie” finisse par occulter les vrais enjeux de leur profession, déjà sujette à l’exode de ses meilleurs éléments vers des contrées plus clémentes. Si l’initiative se voulait d’abord être un pied de nez humoristique aux conditions actuelles, la confusion règne encore pour savoir s’il s’agit d’un simple amuse-bouche ou de la nouvelle norme pour former les médecins du futur.