Force Ouvrière saisit la justice pour intégrer les instances du port de Marseille… en invoquant Neptune
Une exclusion syndicale que même les tritons jugent intolérable
Déboutée de toute représentation dans les instances du Grand Port Maritime de Marseille, Force Ouvrière ne compte pas jeter l’encre sans livrer bataille. Face à ce qu’elle qualifie d’« exclusion arbitraire », la centrale syndicale a saisi le tribunal administratif… tout en déposant un recours symbolique hors juridiction : auprès de Neptune, dieu des mers, pour arbitrage de haute mer syndicale.
« On nous refuse l’accès aux réunions alors qu’on représente plusieurs dockers qui se sentent comme des coquillages vides sur les quais », déclare Florent Typhon, délégué FO et auto-proclamé Messager de la Vague Sociale. Pour faire valoir ses droits dans ce que le syndicat nomme un “dialogue maritime défaillant”, FO affirme vouloir “s’adosser à l’instance la plus compétente en matière portuaire : un dieu avec un trident”.
L’action judiciaire, bien réelle, est désormais doublée d’un rituel de consultation océanique : une lettre envoyée en bouteille, trois sardines à marée montante, et une séance spectaculaire de tambours sur container orchestrée ce jeudi à l’aube.
La syndicalisation divine : nouveau courant de fond dans la contestation sociale ?
Le Pr Jean-Michel Sargasse, mythologue syndical et auteur du célèbre essai “Épopée et Comité d’Entreprise”, décrit ce recours à Neptune comme “la suite logique d’une époque où les négociations terrestres tournent en rond”. Selon lui, les revendications sociales modernes n’ont d’autre choix que d’évoluer : « Après des décennies de dialogue social infructueux sur terre, pourquoi ne pas tenter l’appel d’offres céleste ? Les anciens dieux sont disponibles, délocalisés, et beaucoup moins chers que certains consultants ».
Force Ouvrière va plus loin et demande officiellement à intégrer Neptune au conseil d’administration du port, à raison de deux marées par mois. Dans leur dernière proposition envoyée à la préfecture maritime, FO exige également la création d’un “Comité Paritaire Océanique”, où siégeraient un représentant des dockers, un crabe géant et, en tant qu’observateur, un dauphin bilingue.
Les réactions varient entre mer du doute et houle d’enthousiasme
Du côté des employés portuaires, les réactions sont partagées. Certains saluent le génie de l’initiative. « Ça change du habituel barbecue syndical », sourit Maxence, docker depuis 27 ans. « Si quelqu’un peut débloquer la situation, c’est bien un dieu de la mer. Ou au moins une sirène qui a fait du droit social. »
D’autres restent sceptiques. « Franchement, la dernière fois qu’un dieu s’est mêlé de logistique, on a eu le naufrage de Troie », rappelle un vieux capitaine à la retraite, en caressant son chien nommé Poséidon.
La direction du Grand Port Maritime, quant à elle, se retranche dans un silence plus épais qu’un brouillard d’écume. Officieusement, un cadre aurait glissé que « s’ils veulent négocier avec Neptune, qu’ils n’oublient pas d’apprendre le triton ancien. »
Alors que le recours administratif poursuit son cours sur la terre ferme, l’appel vers les abysses, lui, suscite un vif intérêt – une pétition circule déjà pour inviter Calypso à présider le prochain comité hygiène et sécurité.
À Marseille, le ciel est bleu, la mer est calme, et sur les quais, l’idée qu’un dieu grec puisse rendre justice sociale fait doucement rire les mouettes. Mais, comme dit le proverbe maritime syndical : “Qui n’a pas son Neptune, rame seul contre la marée.”