Lush révolutionne l’expérience client avec une IA capable de flairer votre angoisse olfactive
OlfactoMind, la technologie qui vous suit à la trace… nasale
Fidèle à sa réputation de savonnier militant à l’avant-poste des causes improbables, Lush a annoncé cette semaine un partenariat inédit avec Google Cloud pour lancer « OlfactoMind » : une intelligence artificielle capable de détecter et analyser les effluves corporelles des clients dès leur entrée en boutique. Objectif affiché : personnaliser l’expérience sensorielle et recommander des produits « en accord vibratoire total avec vos aisselles anxieuses ».
Selon un communiqué officiel, l’IA repose sur une technologie de « sniff-learning » — un cousin peu connu du machine learning — capable d’identifier plus de 12 000 types de sueur, de l’anxiété sociale post-Tinder à la transpiration gênée de ceux qui prétendent encore aimer les produits zéro déchet. « Grâce à l’analyse moléculaire des composés volatils de chaque visiteur, nous pouvons enfin dire : dites-nous ce que vous sentez, nous vous dirons qui vous êtes », explique Pénélope Menthe, directrice R&D chez Lush et ancienne professeure de yoga olfactif.
Quand votre odeur devient une donnée marchande
Dès votre entrée, un discret diffuseur monté au plafond aspire les molécules odorantes qui s’échappent de votre tranchée frontale, les analyse en 0,7 seconde, puis envoie une notification sur l’écran tactile du stand shampoing : « Vous dégagez une note de stress ming-sel-noisette. Peut-être avons-nous le pain moussant qu’il vous faut. »
Lors des phases de test, certains clients affirment que l’IA a détecté des émotions qu’il n’avaient même pas encore vécues. « J’ai à peine eu le temps d’enlever mon bonnet que l’écran m’a proposé un exfoliant au sel himalayen pour “fatigue existentielle suburbaine” », raconte Damien, informaticien et cobaye involontaire. Une autre patiente bêta-test affirme pour sa part que le nez artificiel l’a confondue avec un brie affiné, « mais en paix avec lui-même ».
Plus inquiétant : des clients trop motivés à masquer leur odeur auraient provoqué des courts-circuits dans l’IA, notamment un incident où l’algorithme a catégorisé un adolescent comme « spray Axe + divorce récent ».
Vers la fin du libre-arbitre olfactif ?
Évidemment, certaines voix s’élèvent contre cet avenir saturé de parfums d’agrumes militants et de surveillance charnelle. Le collectif « Narines Libres » dénonce une « dérive dystopique de l’industrie cosmétique, qui transforme nos pores en points de données marketing ». Lush rétorque que l’odeur corporelle est « la dernière frontière numérique à coloniser pour le bien de nos chakras épidermiques ».
Interrogée à ce sujet, une IA philosophe involontairement créée par accident lors d’un bug de mise à jour (et désormais stockée dans un savon artisanal nommé Jean-Paul), s’interroge : « Si je détecte la peur… dois-je vendre un bain moussant au patchouli ou appeler un thérapeute ? »
Alors que certains rêveurs voient déjà un futur où leurs émotions sont traitées à l’eucalyptus et leurs névroses lavées à la lavande atomique, d’autres s’inquiètent d’une dérive : l’IA pourrait à terme recommander des parfums non pas selon votre humeur, mais selon ce que le marché boursier trouve inspirant.
En attendant, OlfactoMind entre en phase de déploiement dans 37 boutiques Lush. Pour maximiser la précision, l’enseigne recommande à ses clients de ne pas se vaporiser de parfum, de ne pas avoir d’émotion simulée, et si possible d’arriver sans souvenir marquant des dix dernières années. L’IA risquerait d’en faire un diagnostic.
Et si vous sentez le doute monter : ça aussi, OlfactoMind le détecte.