Déclaration 2024 au hasard : l’État mise tout sur la chance

Déclarations de revenus 2024 : l’État opte officiellement pour le hasard complet

Un nouveau calendrier aux airs de découverte

Face à la complexité grandissante des démarches fiscales et au manque criant d’enthousiasme des contribuables, l’administration a choisi cette année de tout remettre à plat : la déclaration de revenus 2024 se fera désormais… au hasard. « Les chiffres seront automatiquement générés par un algorithme inspiré de la roulette de Monaco », précise un porte-parole du Ministère de l’Économie. « Chaque déclarant recevra un montant aléatoire, parfois fidèle à la réalité, souvent digne d’un ticket de loto. »

Le but affiché ? Moderniser le rapport citoyen-administration en misant sur la surprise, l’émotion, voire un léger vertige fiscal. Ainsi, il ne sera pas rare de voir un étudiant sans revenus être informé qu’il doit régulariser 87 392 € de revenus fonciers, ou qu’un cadre supérieur découvre qu’il est désormais éligible à la prime d’activité… majorée de 400 %.

« Nous avons voulu rendre le processus plus humain, plus vivant ! », se félicite un haut fonctionnaire anonyme. « Désormais, remplir sa déclaration, c’est comme ouvrir un Kinder Surprise : parfois on tombe sur un jouet, parfois sur une dette. »

La transparence approximative comme nouvelle norme

Selon un rapport mystérieusement glissé sous la porte de la rédaction, cette mesure aurait pour but de réduire le temps passé par les agents à corriger les erreurs initiales des déclarations. « Statistiquement, 92 % des déclarations étaient de toute façon totalement fausses au départ », reconnaît le rapport. « Nous avons simplement décidé d’officialiser la confusion dès le début. »

Plutôt que de viser la justesse, l’État assume désormais une « flexibilité arithmétique » : les montants affichés seront variables à chaque connexion, et accompagnés de suggestions bienveillantes du type : « Est-ce vraiment si grave si vous n’avez pas gagné cette somme ? Après tout, vous avez gagné en expérience. »

Interrogé sur cette révolution mentale et mathématique, le célèbre fiscaliste et collectionneur de timbres Marcel Dupuis approuve avec enthousiasme : « En supprimant toute logique comptable, le gouvernement ouvre la voie à une fiscalité intuitive. Bientôt, chaque citoyen créera sa propre réalité fiscale, un peu comme un horoscope, mais avec des saisies sur salaire. »

Une pédagogie renversée et inclusive

Pour accompagner ce saut dans l’inconnu, l’administration a lancé une campagne de communication pédagogique, avec un slogan fort : « Moins de cohérence, plus de convivialité. » De nouveaux guides interactifs sont disponibles, comme le simulateur « Devine ton revenu », ou le jeu mobile “Qui paie quoi ?”, combinant quizz fiscal et pile ou face.

Des ateliers de méditation guidée sont également prévus dans les mairies pour aider les contribuables à « accueillir avec bienveillance les imprévus de l’avis d’imposition ».

En cas d’incohérence manifeste — comme un citoyen déclaré propriétaire du château de Versailles ou détenteur d’un micro-entreprise spécialisée dans l’import-export de cerfs-volants — l’État rappelle que les recours seront possibles « dans la limite de votre niveau de calme intérieur ».

Une révolution dont personne ne voulait… mais qui est là

Avec cette réforme, la morale fiscale s’aligne sur une vérité bien connue : « Si vous ne comprenez rien, c’est que tout fonctionne normalement. » En généralisant l’absurde dès le début, l’administration espère finalement responsabiliser les citoyens… par épuisement. Et puis, comme le dit joliment le dernier communiqué du Ministère : « À défaut d’être exacte, votre déclaration sera unique. Comme vous. »

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