Le ministère promeut le doctorat d’ignorance pour garantir la paix sociale

Le ministère de l’Éducation lance la formation « Regarder ailleurs niveau expert »

Une réponse pédagogique révolutionnaire

La récente série documentaire “Adolescence” a révélé l’ampleur du harcèlement vécu par de nombreux collégiens et lycéens, ainsi que le manque de réaction de certains éducateurs. Pour répondre à la polémique suscitée, le ministère de l’Éducation annonce fièrement le lancement d’une nouvelle formation “Regarder ailleurs niveau expert”. Cette formation, destinée à tout le personnel enseignant, aurait pour objectif, selon les officiels, d’accompagner les équipes pédagogiques dans la maîtrise de l’art subtil du “Je n’ai rien vu, je n’ai rien entendu”. D’après nos sources, plusieurs modules d’apprentissage innovants seraient proposés, comme “Dévier le regard sur un tableau de conjugaison” ou encore “Glisser un mot d’encouragement sans jamais nommer le problème”. Les concepteurs assurent que, moyennant quelques heures de pratique, tout enseignant sera capable de ne plus saisir le moindre indice de tension dans les couloirs, malgré les cris et les remarques que les élèves échangeraient à quelques mètres d’eux.

Une spécialisation en « déni avancé »

Le programme se veut encore plus ambitieux pour les chefs d’établissement, qui bénéficieront d’une option “déni avancé” prévue en fin de formation. Elle permettrait, entre autres, de développer une expertise dans la rédaction de communiqués sur “l’ambiance sereine” de leur établissement tout en évitant soigneusement d’évoquer les cas de harcèlement. “C’est un véritable atout pour maintenir la réputation impeccable de son établissement, même quand la moitié des familles dépose plainte”, confie un expert en techniques de communication anonyme. À en croire ce dernier, la formation a déjà séduit un grand nombre d’établissements pilotes, ravis de voir leurs statistiques reluisantes s’afficher fièrement dans les bulletins officiels. “Le secret d’une scolarité sans vague repose sur une vigilance… très discrète”, conclut-il avec un sourire entendu. Il semble donc que l’art de fermer les yeux, longtemps critiqué, prenne désormais des allures de discipline officielle destinée à traverser sans encombre les turbulences propres à l’adolescence.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *