Le gouvernement veut réécrire l’histoire pour apaiser les esprits et les manuels scolaires

Un nouveau manuel d’histoire « bienveillante » fait polémique en renommant Hitler et la Seconde Guerre mondiale

Un collectif d’éditeurs scolaires vient de publier un manuel d’histoire revisité, sobrement intitulé “Le Passé Apaisé – Regards Nuancés sur les Conflits de Civilisation”. Parmi ses choix pédagogiques surprenants : Adolf Hitler est désormais désigné comme le « Camarade à visée hégémonique divergente » et la Seconde Guerre mondiale rebaptisée « Entente européenne différée à issues regrettables ».

Selon les auteurs, cette “réécriture lexicale” vise à “préserver l’équilibre émotionnel des apprenants tout en transmutant la narration en outil de réconciliation historique”. Le chapitre sur la Shoah est renommé “Dérive administrative aux implications identitaires malheureuses”, tandis que l’attaque de Pearl Harbor devient “Malentendu maritime nippo-américain suscité par un excès d’initiatives”.

Contactée par nos soins, la Commission du Lexique Respectueux et Inclusif (CLRI), à l’origine du projet, précise : « Il ne s’agit pas de nier, mais de nuancer. Le mot ‘dictateur’ clive. ‘Camarade au parcours directif’ suggère, sans accuser. C’est une dynamique d’écoute. »

Une polémique qui fait tousser les historiens

La parution n’a pas tardé à soulever un tollé dans le monde intellectuel. « C’est comme décrire le Titanic comme une “expérience aquatique prématurément écourtée” », se désole l’historienne Laure Murat, spécialiste de la mémoire collective. « Ce genre d’enrobage linguistique transforme l’histoire en brochure de spa. »

Jean-Luc Boulard, professeur de sciences sociales et amateur d’insomnies pédagogiques, ironise : « À ce rythme, Pol Pot va devenir ‘Cuisinier mécontent de recettes populaires’, et Attila, ‘Passager frontalier aux conflits douaniers’. L’histoire est un drame, pas une affiche de comédie romantique. »

La CLRI, elle, persiste dans sa vision réparatrice. Son nouveau slogan : “Réparer le passé par la douceur verbale”. Le ministère de l’Éducation, questionné sur le potentiel usage du manuel, a répondu dans un communiqué : « Nous prenons acte de cet ouvrage, comme de toute possible initiative suscitant le dialogue interinstitutionnel intra-disciplinaire. » Ce qui, dans la novlangue, ressemble étrangement à un “non”.

Un manuel bientôt adapté pour les mathématiques ?

Encouragée par la médiatisation soudaine, la CLRI envisagerait une version “apaisée” des mathématiques dès l’année scolaire prochaine. Le zéro deviendrait « chiffre momentanément en pause numérique » ; les soustractions, des “renégociations de quantité en temps réel”. L’hypothèse qu’un élève finisse par passer le bac sans avoir connu la notion de guerre, d’échecs ou de division n’est plus exclue.

Un psychopédagogue fictif mais très concerné, le professeur Étienne Moiré, résume la démarche sous forme d’aphorisme : « Ce que l’on ne nomme pas ne fait plus mal. Et ce qui ne fait plus mal permet d’obtenir 18 sur 20 en contrôle continu. »

Conclusion floue mais réconfortante

Entre éclats de rire nerveux et soupirs historiques, ce nouveau manuel divise. Certains élèves trouvent “les couleurs pastel reposantes et les conflits joliment arrondis”. D’autres regrettent de ne plus comprendre pourquoi des millions de gens sont morts dans des événements désormais qualifiés de « grands brunchs géopolitiques aux agendas divergents ».

Quant à l’historien fictif imaginaire Lucien Gravel, il rappelle : « L’histoire édulcorée n’est pas de l’histoire. C’est une tisane servie sur les ruines. Ça sent bon, mais ça soigne rien. »

Prochaine étape annoncée par la CLRI : renommer Hiroshima en « Réaction énergétique non optimisée à visée préventive mal interprétée ». Tout un programme inclusivement incompréhensible.

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