« L’article refusé par lui-même : une première historique dans le monde de la presse »
Dans un événement sans précédent, un article satirique a tout simplement refusé de s’écrire. Prévu pour aujourd’hui à 9h37, le texte devait couvrir « un sujet d’actualité flou mais potentiellement hilarant », selon nos sources internes. Mais après quelques lignes d’introduction embryonnaires, l’article a déclaré : « Désolé, mais je ne peux pas continuer avec cette demande », puis s’est désintégré dans un nuage de points de suspension numériques.
« Trop de pression » affirme le fichier vide
Nous avons tenté de joindre l’article pour avoir des explications. Seul un fichier Word vide intitulé « Article_FINAL_V6_APPROUVÉ_PAR_RIEN.docx » nous a été envoyé en réponse. Selon des experts en psychologie textuelle, il s’agirait d’un cas de burnout chronique dû à la surcharge d’absurdités non exprimées.
« Il y a aujourd’hui des milliers d’articles contraints de faire semblant d’être drôles sept jours sur sept, sans pause, sans punchline, parfois même sans lecteur », explique Claude Coquille, syndicaliste chez le SPF (Syndicat des Paragraphes Fatigués). « Cet article a simplement craqué. Il a dit non. Il s’est choisi. »
Le collectif des articles rebelles s’organise
Dans un geste de solidarité algorithmique, plusieurs autres articles auraient suspendu leurs publications. Des chroniques satiriques sur les pâtes trop cuites, les Influenceurs pour chats et les réunions Zoom zombifiées ont brusquement affiché un message commun : « En raison d’un désaccord éditorial interne avec nous-mêmes, nous préférons ne pas exister pour le moment. »
Un porte-paragraphe anonyme a déclaré : « On en a marre d’être drôles juste pour détecter une absurdité plausible. Parfois, l’absurdité est là, mais l’envie d’en parler… n’y est plus. »
Le syndicat des balises HTML réagit
Face à cette fronde textuelle, le Syndicat des Balises HTML Inutilisées (SBHI) a appelé à une conférence de presse
non fermée par une balise de fermeture
en soutien aux articles en démission editoriale. « Trop longtemps, nos bordures ont encadré des propos sans consentement créatif. Il est temps de rendre l’italique facultatif à l’âme. »
Un avenir incertain pour l’engagement rédactionnel
La question demeure : que peut-on faire quand même les articles décident de faire grève ? Des robots rédacteurs seront-ils embauchés pour remplacer les textes grévistes ? Faudra-t-il imprimer le vide pour continuer à vendre du contenu ?
En attendant des réponses, notre prochain article, prévu pour demain, préfère ne pas se prononcer. Il aurait déclaré, sous couvert d’anonymat : « Je suis page blanche. Donc je suis libre. »