La Joconde fait des selfies : quand Google réinvente la Renaissance
Une exploration artistique sous algorithme
Google Arts & Culture vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle plateforme interactive qui promet de transformer la rencontre avec les chefs-d’œuvre de la peinture. Grâce à une intelligence artificielle « révolutionnaire », le public peut désormais découvrir, manipuler et « retoucher » des toiles de maîtres jusque-là enfermées dans des musées austères. Selon un communiqué officiel, « chaque utilisateur aura la possibilité d’interagir avec les grandes figures de l’histoire de l’art, comme s’il s’agissait d’amis sur les réseaux sociaux ». Dans cet univers virtuel, la Joconde aurait ainsi été vue prenant un selfie, tandis qu’un certain Vincent van Gogh se serait amusé à poster des stories sur sa nouvelle vie bucolique, le tout sous l’autorité bienveillante des algorithmes de Google, devenus conservateurs d’un musée 2.0.
Des peintres devenus influenceurs
Dans cette modernisation audacieuse du patrimoine mondial, Google n’a pas hésité à proposer à Pablo Picasso de commercialiser ses innombrables esquisses en NFT, histoire de prouver que le cubisme pouvait aussi faire un carton dans le marché de la cryptomonnaie. Les premiers acheteurs, conquis par la « rareté numérique », affirment déjà que la simple perspective de posséder un fragment de la vision déstructurée de l’artiste justifie amplement les enchères délirantes. « Nous vivons une époque formidable où l’histoire de l’art devient enfin accessible aux influenceurs et aux streamers », ironise Octave Berger, autoproclamé expert en marketing digital, qui rêve de lancer une collection de filtres Renaissance. Si certains puristes s’insurgent déjà contre ce mélange entre patrimoine et tendances éphémères du web, la direction de Google Arts & Culture maintient que tout est fait pour « rapprocher la culture des nouvelles générations, même au prix de quelques selfies impossibles ».
