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Les Français remplacent leurs amis par des podcasts : “Au moins, eux, ils m’écoutent vraiment”
Une solution moderne à la pénurie chronique de conversations spontanées
Ce n’est plus une tendance : c’est une révolution silencieuse (au casque). De plus en plus de citoyens français se détournent de leurs amis, jugés “bavards, exigeants et émotionnellement lourds”, pour entretenir des liens plus simples, plus fluides… avec leurs podcasts préférés.
“J’ai supprimé mon groupe WhatsApp d’amis pour me concentrer sur un podcast de cuisine féministe transalpine : au moins là, j’apprends à faire un risotto et personne ne me demande si j’ai vu l’épisode 3 de Koh-Lanta,” explique Stéphanie, 34 ans, ancienne communicante et désormais auditrice exclusive.
Selon une récente étude menée par l’Institut National de Substitution Sociale (INSS), 62 % des Français interrogés préfèrent une écoute passive à une discussion active. 15 % confessent avoir déjà mis des écouteurs en présence de proches “pour simuler une interaction humaine sans effort”.
Des amitiés podcastiques : pas de souvenirs, mais beaucoup de contenu
Les nouvelles amitiés prennent la forme d’abonnements : chaque Français aurait désormais en moyenne 12 “proches vocaux”, qu’il consulte selon l’humeur. “Le lundi, j’écoute un podcast d’entrepreneuriat où une Australienne inspire ma semaine. Le vendredi, je mets un truc où deux gars décryptent la météo en Islande en chuchotant. Ça me calme, comme une soirée avec des potes… sauf qu’il n’y a pas d’anisette”, raconte Guillaume, 27 ans, coach en respiration abdominale certifié sur Twitch.
Les plateformes l’ont bien compris : Spotify propose désormais une section “relations émotionnelles non réciproques”, et une start-up nantaise propose même des écouteurs connectés qui rient aux bonnes blagues, pour éviter la sensation d’isolement social.
Des experts bluffés, voire sincèrement préoccupés
Le professeur Bernard Ploc, socio-anthropologue spécialisé en communications imaginaires, observe le phénomène avec fascination. “Les podcasts offrent l’illusion d’un échange sans les désagréments classiques : pas besoin de répondre, pas d’effort de relance, et surtout, aucune crainte d’interruption inopinée par une anecdote gênante de lycée.”
Le Pr Ploc vient de publier un ouvrage salué par la critique, “Je t’écoute mais je suis seul : l’audio comme pansement relationnel dans les sociétés néo-post-post-internautes”. Dans celui-ci, il démontre que “dès 2027, 1 Français sur 3 demandera à être enterré avec ses AirPods”.
Vers une société entièrement synchrone ?
La start-up “Échos Émotionnels”, soutenue par la BPI, propose un service de “cohabitation auditive” : les couples n’échangent plus, mais écoutent chacun un podcast représentatif de leurs valeurs. “Je suis de gauche radicale, il aime les crypto-vaches. Grâce à nos pods respectifs, on ne se parle plus, mais on ne se dispute plus non plus”, témoigne Chloé, qui espère sauver son couple grâce à l’épisode 89 de “Poulain, podcast rural et décentralisé”.
Certains vont plus loin : à Toulon, un homme de 58 ans a remplacé ses invités de mariage par un lecteur Spotify Premium en autonomie. “Ils se sont dit ‘oui’ juste après un épisode sur les bienfaits de l’huile de bourrache. C’était très émouvant”, rapporte un témoin virtuel.
Amis, mais à 1,5x
Les relations humaines sont-elles devenues obsolètes ? Selon un sondage IFOP fictif commandé par sensibilité journalistique, 78 % des urbains préfèrent “la compagnie d’un podcast parlant d’écologie post-moderne à un déjeuner avec leur belle-mère”. Un chiffre qui grimpe à 94 % chez les possesseurs de tote bags bio.
Mais tout espoir n’est pas perdu : un nouveau mouvement “Slow Talk” milite pour redonner goût à la conversation orale entre humains. Leur devise : “Vous n’êtes pas obligés de couper vos amis quand ils élèvent la voix, ce n’est pas un bug.”
En attendant, la France semble bel et bien engagée dans une transition sociale majeure, où parler tout seul en marchant dans la rue n’est plus un signe d’instabilité mentale… mais d’abonnement à un excellent podcast d’auto-libération nordique.
