Marseille : un militant met par erreur en vente le PS13 sur Leboncoin — un procès sans précédent s’ouvre
Mis en vente pour 2,50 €, le Parti Socialiste local change de propriétaire sur un malentendu numérique
C’est une affaire qui fera date dans les annales de la démocratie locale — ou au moins dans celles du site Leboncoin. La section PS13 du Parti Socialiste marseillais aurait été vendue par erreur pour la modique somme de 2,50 €, en « lot unique, sans garantie ». À l’origine de cette transaction improbable : Robert C., ancien trésorier de la section, qui prétend avoir voulu « vider un placard » et avoir « accidentellement joint le parti tout entier » à l’annonce.
« Il y avait une pile de tracts, des mugs Millésime 2002, une cafetière Krups modèle référendum de 2005… J’ai mis ça en ligne, pensant que c’était juste du bric-à-brac militant », explique le principal intéressé. Las, l’annonce titrée « Parti Socialiste – local complet, idéal pour soirées débats ou rangement équipement nautique » a été repérée par un certain Jordan D., collectionneur d’objets électoraux obsolètes et visiblement passionné d’urbanisme désaffecté.
Après paiement, Jordan découvre dans les cartons non seulement les archives électorales de 1995, un jeu de tarot marqué PS (Prophesie Socialiste), mais surtout le tampon officiel de la section marseillaise accompagné du code d’accès à la photocopieuse. Il décide alors de s’auto-proclamer « responsable fédéral de quartier », et s’inscrit spontanément aux élections de quartier sous l’étiquette « Parti de la Somme modique ».
Audience surréaliste pour arbitrer la propriété politique d’un parti (et d’une cafetière détartrée)
Le PS national, alerté par l’absence de café lors de la dernière réunion mensuelle, découvre la manœuvre avec effarement. Une cellule de crise est immédiatement déclenchée. Les avocats du PS affirment qu’il s’agit d’un « acte de piraterie idéologique par récupération logistique ».
En audience, le juge d’instruction s’est trouvé face à une problématique rarement traitée dans les manuels de droit public : peut-on devenir propriétaire d’une organisation politique en ligne pour le prix d’un sandwich SNCF ? Le camp de la défense argue que Jordan D. a tout acheté « en toute bonne foi », citant l’article 2279 du Code civil : « En fait de meubles, possession vaut titre. » Il affirme également avoir remanié les statuts du PS13 grâce à ChatGPT et peint la permanence aux couleurs de la dernière campagne de Jean Lassalle, « pour rendre hommage à la diversité républicaine ».
L’expertise judiciaire commanditée a été confiée à une ancienne notaire reconvertie en médium juridique : après avoir interrogé le jeu de tarot incriminé, elle estime que « la Lune sur la maison IV valide temporairement la transmission du pouvoir par canal improbable ». L’affaire reste pendante, les parties n’ayant pas réussi à s’accorder sur la restitution du lot de badges « Hamon Président ».
Une issue incertaine : le PS13 rebaptisé “Section Objets Trouvés” en attendant mieux
En attendant le verdict – prévu pour le 11 novembre prochain, afin de coïncider avec une potentielle résurrection du parti –, le PS national a temporairement suspendu la section marseillaise de ses instances. Sur sa page Facebook, Jordan D. a annoncé la tenue d’un « congrès participatif et spirite » dans la buvette désaffectée de la Friche du PS13, où seront tirées au sort les futures orientations idéologiques à l’aide d’un dé crypté trouvé dans un vieux Monopoly « Cité Radieuse édition municipale ».
Selon certaines sources internes, le PS envisagerait désormais de sécuriser l’ensemble de ses sections via un stockage en ligne sur une blockchain socialiste décentralisée. Ou, plus probablement, de ne plus stocker les clés de leurs permanences sous le paillasson.
Contacté pour commentaire, l’état civil de la mairie a confirmé que « tant qu’aucun avis de décès idéologique n’est officiellement enregistré, le PS13 reste vivant juridiquement, même s’il est en colocation avec un inconnu, une cafetière vintage et un destin incertain ».
Le prochain conseil fédéral pourrait donc se tenir à l’ombre d’un distributeur à pastis et se conclure par une partie de tarot constitutionnel.
À Marseille, la politique a peut-être été vendue… mais pas encore remboursée.