Port-de-Bouc sacré capitale mondiale du commerce parallèle : “On fait mieux que Dubaï, sans les gratte-ciel”
Petite révolution dans le monde interlope du commerce clandestin : Port-de-Bouc, jusque-là célèbre pour ses raffineries, ses zones industrielles et son absence volontairement manifeste de touristes, vient d’être sacrée première dans le « Classement mondial des ports noirs » de 2025, devançant Rotterdam, Dubaï et même Tortuga, pourtant longtemps considérée comme leader historique du secteur.
Cette distinction hautement confidentielle aurait été révélée par le très sérieux Observatoire Transcontinental du Trafic Fluide, une structure opaque basée entre le Panama et une cave de Vitrolles. Selon leur rapport — que personne n’a vu mais que tout le monde cite —, le petit port des Bouches-du-Rhône aurait réussi le tour de force logistique de rendre le trafic de marchandises non déclarées “plus rapide qu’une livraison Amazon Prime sans contrôle douanier ».
« On a l’infrastructure d’un port pétrolier, la surveillance d’un vide-grenier nocturne et une culture de l’omerta inversée : ici, même les mouettes détournent le regard », souffle une source bien introduite, gérant d’un snack baptisé “Chez Pablo Containers & Paninis”, ouvert récemment entre deux hangars à conteneurs désaffectés. Son sandwich signature : le “Submexicain” (triple couche, fouille non obligatoire).
Fin 2024, Port-de-Bouc aurait vu transiter 437% de plus de « fret discret » que Marseille-Fos, son imposant cousin officiel, pourtant doté d’un budget sécurité 93 fois supérieur. Le tout dans une ambiance bon enfant. « On optimise, oui, mais on reste familial », insiste un responsable local autoproclamé de la logistique souterraine. « Ici, on trie entre les vrais clients et les curieux : pas de badge, pas de bagage. »
À l’origine de cette success story souterraine ? Une série de coïncidences heureuses : une grève douanière illimitée (déguisée en team-building), un radar thermique remplacé par une caméra de surveillance pour chat, et comme le souligne un analyste en géopolitique illicite, “une administration qui a dû confondre ‘flux tendu’ et ‘tension absente’”.
L’une des plus grandes fiertés locales reste d’avoir battu Hong Kong dans la désormais célèbre “Trafic Cup”, grande compétition annuelle « verte et noire » organisée par l’Organisation Mondiale du Commerce Alternatif. “On a été notés sur l’agilité, l’anonymat et le taux de colis qui arrivent sans code-barre”, se félicite un syndicat de monteurs-marcheurs non déclarés. Les prix sont à la hauteur de la performance : un trophée en forme de palette en bois recouverte d’or 18 carats (probablement recyclé).
Port-de-Bouc, désormais surnommé « l’ombrelogistique méditerranéenne », envisage déjà une extension de ses activités : un terminal dédié à la cigarette moldave, un couloir bio pour substances de qualité artisanale, et pourquoi pas, une école de commerce parallèle en lien avec l’université populaire de Béziers.
En attendant, certains habitants s’inquiètent : “C’est sûr que ça redynamise. Mais l’autre jour, mon voisin a reçu une livraison de Rolex à l’insu de son plein gré”, avoue une résidente, avant de repartir taguer « Douane-free is the way » sur un mur du port.
Jusqu’ici, les autorités n’ont pas réagi. Ce qui, de l’avis général, est justement ce qui marche le mieux.