Retour de La France insoumise : tensions internes et virage vers la communication gestuelle et le mobilier expressif
Quand la parole ne passe plus, place au langage corporel révolutionnaire
Après un été calme — ou du moins discret — La France insoumise a fait sa rentrée politique en fanfare, ou plutôt en silence chorégraphié. Loin des conférences de presse classiques, le mouvement engagé a surpris ses partisans et ses détracteurs en annonçant sa nouvelle orientation stratégique : une communication « fondée sur l’expression corporelle, la kinésie contestataire et le mobilier symbolique en mouvement », selon un communiqué du pôle communication, rédigé en morse visuel.
« Face à la saturation du débat verbal et l’inaudibilité de nos idées dans le tumulte des plateaux, nous avons décidé de nous recentrer sur l’authenticité muette du geste militant », explique Clara Poing, coordinatrice des relations mime-média et membre du Bureau national silencieux (BNS). Le rassemblement des cadres s’est tenu dans une salle insonorisée, lors d’un conseil élargi devenu depuis le premier « forum chorégraphique insoumis ».
Ateliers d’expression gestuelle et mobilier protestataire : une révolution de forme et de fond
Au programme de cette rentrée militante : des ateliers hebdomadaires d’initiation au mime syndical, des groupes de pratique sur « le lancer de chaise consensuel » et un cursus diplômant option « jonglage revendicatif avec mobilier urbain ». Selon un document interne, le nouveau langage corporel « permet de transmettre des revendications sociales de manière intuitive, universelle… et potentiellement virale sur TikTok ».
Le responsable de la coordination artistique, un ancien funambule reconverti en conseiller politique, affirme : « La posture du poing levé, c’est dépassé. Aujourd’hui, pour demander la retraite à 60 ans, on utilise une série fluide de mouvements pelviens et un regard fixe, accompagné d’un discret passage de chaise au-dessus de la tête. »
Une source proche du groupe — restée sourde volontaire pendant l’interview par solidarité gestuelle — nous confie que cette stratégie a aussi l’avantage d’éviter les dérapages verbaux : « Zéro micro, zéro polémique. »
Une tournée prévue dans les festivals d’arts de rue et une campagne symbolique lancée au cirque d’hiver
La France insoumise prévoit une série de représentations dans les mois à venir, comprenant notamment :
– une intervention sur les inégalités territoriales, interprétée à travers un combat de capoeira autour d’une benne à ordures ;
– une performance muette sur la dette publique face à Bercy, incluant un lâcher de boulettes anticapitalistes en origami ;
– et un grand spectacle final à l’Assemblée nationale, durant lequel les élus insoumis dévoileront une fresque vivante représentant la suppression de la TVA… avec des ballons biodégradables gonflés à l’hélium révolutionnaire.
« C’est un retour à la base sensorielle du message politique », analyse Fabien Échappatoire, professeur en rhétorique silencieuse à l’Université de Nanterre. « La parole est surcotée. Le mime est l’avenir du combat social. »
Vers une nouvelle ère de silence revendicatif
En interne, certains critiques évoquent néanmoins une légère dissonance : l’unique député formé à la batterie s’est plaint du brouhaha croissant, et plusieurs membres auraient subi un traumatisme d’épaule après une mauvaise rotation de table basse.
Mais les cadres insistent : cette méthode n’est « ni violente, ni passive », c’est la « désobéissance narrative animée ». Une déclaration finale — mimée par tous les membres lors d’une réunion dans un amphithéâtre sans sièges — aurait confirmé leur vision : une démocratie expressive, où chaque chaise lancée est, au fond, une métaphore d’une voix qu’on ne veut plus étouffer.
Alors, la politique française serait-elle sur le point de basculer dans l’ère du langage corporel contestataire ? Le prochain face-à-face entre Jean-Luc Mélenchon et Gabriel Attal pourrait bien ressembler à un duel de pantomimes sous haute tension, avec un tabouret entre les deux, en guise de tribune symbolique. À suivre. Silencieusement.