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L’Élysée signe un accord historique avec le système immunitaire pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre
Les « lymphocytes de demain » pourraient bientôt occuper des postes à responsabilités dans la fonction publique
Dans un communiqué conjoint de l’Élysée et de l’Académie Nationale de Biotechnocratie, le gouvernement français a annoncé ce matin le lancement d’un partenariat révolutionnaire (et légèrement surréaliste) avec… les cellules immunitaires humaines. Objectif déclaré : assurer la transition démographique d’ici 2030 en remplaçant progressivement les travailleurs vieillissants par des équivalents cellulaires « frais, jeunes et sans historique syndical ».
Baptisé sobrement « Immunemploi 2030 », ce programme cherche à exploiter les avancées récentes de la biotech française, notamment la capacité des cellules T à recycler leurs mitochondries tout en gérant la pression hiérarchique.
« On s’est dit, quitte à ne plus pouvoir recruter de personnel pour les postes pénibles, autant injecter directement des cellules bosseuses dans les ministères », a déclaré Jeanne-Michel Dupneu, porte-parole du Secrétariat d’État au Travail Biologique.
Selon les premiers documents envoyés à la presse, les cellules immunitaires « jeunes et dynamiques » (âgées de moins de 72 heures) seraient formées en principe d’économie libérale avant d’être affectées aux secteurs en tension : caisses de supermarché, hôpitaux, préfectures, et conseil municipal de Nevers.
Remplacer sans broncher : vers une société post-humaine sous perfusion RH
Le Professeur Bernard Crotte, directeur de l’Institut des Merveilles Modernes et lauréat du Prix Nobel alternatif de médecine spéculative, résume l’enjeu : « On ne veut plus réparer les salariés, on veut les régénérer. On est entré dans l’ère du clonage préventif. D’ici quinze ans, chaque agent public pourrait avoir son double immunitaire de secours dans une glacière connectée. »
Si le concept a immédiatement séduit les marchés financiers (qui saluent une force de travail « sans week-ends ni opinions politiques »), les syndicats ont manifesté leur scepticisme.
Dans un communiqué musclé, la Fédération Unifiée des Travailleurs Organiques (FUTO) dénonce une dérive transhumaniste : « Aujourd’hui on remplace un éboueur de 58 ans par un ensemble de lymphocytes naïfs. Demain ce sera quoi ? Des neutrophiles en CDI chez Pôle Emploi ? »
Tests en entreprise : un DRH transformé en macrophage déclenche une enquête
Plusieurs entreprises publiques ont déjà lancé des tests pilotes. À Pôle Emploi Bordeaux, une injection de macrophages sur le personnel de direction aurait malencontreusement transformé le DRH en cellule phagocytaire, actuellement assignée à l’élimination compulsive des fiches de paie.
« On peut parler d’un incident de jeunesse. Rien qu’un petit anti-inflammatoire bureaucratique ne puisse régler », a déclaré un inspecteur de l’Inspection Générale des Innovations Mal Avisées (IGIMA).
Et les citoyens ? Un sondage IFOP-ARNm révèle des résultats contrastés
Selon l’institut IFOP-ARNm, 54 % des Français accepteraient d’être remplacés par leur propre système immunitaire, « à condition que leur clone sache remplir une déclaration d’impôts ». En revanche, 78 % refuseraient catégoriquement de devenir des cellules dendritiques, « trop introverties » selon les répondants.
Interrogé sur l’éventualité d’un futur EHPAD intégralement composé de neutrophiles, le président Macron a répondu avec enthousiasme : « C’est exactement ça notre vision : préserver les actifs tout en fluidifiant les générations. Et puis, un neutrophile, ça ne râle pas pendant les élections européennes. »
Prochaine étape : l’école cellulaire obligatoire dès la maternelle
Le Ministère de l’Éducation explorera dès septembre un nouveau projet pilote : introduire des lymphocytes B dans les classes surchargées pour renforcer l’immunité pédagogique et lire les dictées à haute voix. Après tout, selon le ministère, « il vaut mieux une cellule motivée qu’un élève enrhumé ».
Et pendant ce temps, la CGT-Cytoplasmique prépare une grande grève mitotique… à suivre dans notre prochaine édition.
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